Appelé « One-Cent Magenta », ce timbre provient de l’ancienne Guyane britannique (l’actuel Guyana). Unique en son genre, il est surnommé le « Mona Lisa de la philatélie ». Sa rareté en a fait le timbre le plus cher du monde, estimé à plus de 8 millions d’euros lors de ventes aux enchères.
Un petit bout de papier de forme octogonale, à la couleur rouge délavée, entre le magenta et le lie-de-vin, mesurant 2,54 centimètres sur 3,18 centimètres, devenu le timbre le plus rare et plus cher au monde. Dessus est dessiné un voilier et les mots « British », « Guiana » et « Postage » ainsi que la devise « Damus Petimus Que Vicissim » (« Nous donnons et espérons en retour »).
Pourtant rien ne prédestinait ce petit bout de papier rouge à devenir le timbre le plus rare et le plus cher du monde et se reveler être un tel trésor philatélique. Son histoire débute en 1856, imprimé dans la colonie pour pallier un retard d’approvisionnement des timbres, il n’a servi qu’à affranchir les expéditions de la gazette locale, créant alors ses propres timbres pour maintenir son service postal. Aussitôt jetés, il ne serait venu à l’idée de personne de les conserver. Si bien que la pénurie passée, il n’en restait plus aucun en circulation.
Un trésor philatélique rare découvert par hasard et devenu objet de toutes les convoitises!
En 1873, Vernon Vaughan, un jeune du village de Demerara, âgé de seulement 12 ans, trouve le petit timbre magenta au milieu des papiers de sa famille, et l'aurait alors vendu à un collectionneur, N.R. Mc Kinnon, pour l'équivalent de 35 centimes d'euros.
En 1877, la collection de timbre de ce dernier aurait alors été vendue à un autre philatéliste, Thomas Ridpath, vivant à Liverpool. Et ce, jusqu'à ce que le timbre revienne finalement à Philippe de La Renotière Von Ferrary, célèbre collectionneur milliardaire qui possédait une des collections de philatélie la plus complète au monde.
À la mort de ce dernier, le timbre est ensuite devenu la propriété d'un musée postal de Berlin, puis saisi par la France dans le cadre des réparations dues par l’Allemagne dans le cadre de la Première Guerre mondiale puis mis en vente aux enchères en 1922.
Durant sa vente aux enchères, il est récupéré par Arthur Hind, un industriel américain qui a fait fortune dans la fabrication de tissus d’ameublement et qui a déboursé 35 000 dollars (34 850 €) pour l’acquérir.
En 1980, le timbre est racheté 935 000 dollars (931 000 €) par John E. du Pont, un millionnaire américain, avant de devenir la propriété du créateur de chaussures américain Stuart Weitzman en 2014.
Au fil du temps, la valeur du One-Cent Magenta a donc considérablement augmenté. Et pour cause, il s'agirait du dernier timbre témoin de cet épisode historique en Guyane britannique. Un objet de philatélie rare, unique en son genre, donc, et dont la rareté vaut à présent des millions.
Le One-Cent Magenta devient le timbre le plus cher jamais vendu aux enchères!
Plusieurs des plus grandes fortunes de l'Histoire ont donc tour à tour convoité ce petit bout de papier magenta si précieux. Si bien que le One-Cent Magenta est parfois surnommé le “Mona Lisa de la philatélie" et que les collectionneurs le comparent aux joyaux de la couronne.
Et pour cause, en 2014, son prix avait ainsi été évalué à 9,4 millions de dollars. En juin 2021, le One-Cent Magenta a de nouveau été mis aux enchères à New York. La maison d'enchères Sotheby's estimait alors qu'il pourrait être vendu pour plus de 15 millions de dollars, mais il n'en fut rien.
Le timbre octogonal a finalement été vendu pour 9,5 millions de dollars, soit 7,1 millions d'euros, détrônant le précédent record du timbre le plus cher vendu aux enchères, qui était attribué au timbre suédois "Tre Skilling" adjugé pour 1,8 millions de dollars en 1996.
Il est donc à la philatélie ce que la Joconde est à la peinture. Le One cent magenta de Guyane britannique est le timbre le plus rare au monde, et pour cause, il n’en existe qu’un unique exemplaire au monde, faisant donc de lui le timbre le plus cher de l’histoire postale.
La longue vie de ce timbre est inscrite dans son dos : chaque propriétaire – comme Stuart Weitzman qui a laissé la marque d’un talon aiguille à côté de ses initiales – a apposé une marque comme une preuve, un souvenir de leur possession de ce trésor philatélique.
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